Les églises
Institutions
L’église de Caplan se dresse monumentale et fière sur le boulevard Perron. Mais quelle est son histoire? Plongeons à pieds joints dans celle-ci.

Élisabeth Arsenault sur le quai du village. Source : Josette Gélinas.

Au début, une mission
L’actuelle paroisse de Saint-Charles-de-Caplan a été desservie par voie de mission de 1859 à 1876. Elle était sous la gouverne de la paroisse de Saint-Bonaventure. Ses registres ouvrent en 1867, et la paroisse est érigée canoniquement le 5 août 1872. Le premier curé résidant sera nommé en 1876. La paroisse fut mise sous le patronage de saint Charles Borromée en l’honneur de Mgr Charles-François Baillargeon, archevêque de Québec, qui avait érigé ce territoire en mission.

Les missionnaires de Caplan
MISSIONNAIRES | ANNÉES |
Narcisse Gauvin | 1859-1864 |
François-Xavier Bossé | 1864-1869 |
François-Magloire Fournier | 1869-1872 |
André Audet | 1872-1874 |
François-Xavier Gagné | 1874-1878 |

Les curés de Caplan
CURÉ | ANNÉE |
Joseph-Napoléon Chrétien | 1878-1884 |
Léon D’Auteuil | 1884 |
Joseph-Octave Drapeau | 1884-1890 |
Charles-Philémon Côté | 1891-1892 |
Monseigneur F.-X. Bossé | 1892-1899 |
M. J. Dechamplain | 1899-1924 |
F. Najotte | 1924-1932 |
G-.H. Rioux | 1932-1952? |
Zénon Desrosiers | 1953?- |
Fait intéressant, un procès devant l’Officialité diocésaire de Rimouski entre Mgr Charles Guay et le révérend Octave Drapeau a eu lieu pour une histoire assez complexe, dont on vous laisse le soin de la lecture…

Les protestants
Selon Originis, il y aurait une centaine de protestants à Caplan. Ceux-ci devaient probablement fréquenter les églises de confession protestante à Black Cape.

La première église
Les sources ne s’entendent pas sur la construction de la première église. Dans un acte notarié datant de 1876, on peut lire que François Garant a donné à la Fabrique de la paroisse de Saint-Charles-de-Caplan des terrains sur le lot #2 du township de Hamilton en 1866. Ce document semble mentionner qu’en 1874, une chapelle est déjà construite et que la donation de François Garant lui assure le droit d’être enterré « dans ladite église ». Un article du Progrès du Golfe daté du 5 septembre 1952 affirme qu’elle a été construite en 1876. Enfin, d’autres sources soutiennent qu’elle aurait été construite en 1877 au village, à l’emplacement de la salle multifonctionnelle.
Enfin, certaines coupures de presse de mars 1880 affichant l’annonce d’un bazar en septembre pour financer sa construction, suggèrent que sa construction est en cours (ou est en voie d’être amorcée) en 1880!
L’hypothèse la plus plausible, pour le moment, semble être qu’une parcelle de terre a été octroyée en 1866, qu’une chapelle est construite subséquemment à une date difficile à déterminer – autour de 1874 -, et qu’une église en bonne et due forme est en voie d’être construite en 1880.




Un besoin pressant de rénovations
En 1895, dans le journal Le Monde Illustré du 16 mars 1895, un dénommé Raoul Renaud parcourt la Gaspésie et signale que l’église de Caplan est en piètre état.

En 1926, une nouvelle église est pressentie
Dans de nombreuses coupures de presse, dont une coupure datée du 5 juin 1926, on apprend que la construction d’une église est projetée!

La salle paroissiale
À la construction de la deuxième église, la première serait devenue une salle paroissiale, qui prend feu le 22 août 1952. En plus de cela, l’immeuble renfermait la centrale téléphonique, les bureaux de la Caisse populaire et le local des Scouts (Progrès du Golfe, 5 septembre 1952). Un article du Soleil daté du 10 décembre 1953 annonce la reconstruction de cette salle.
Les deux églises se sont donc côtoyé pendant un long moment!

La deuxième église
La deuxième église de Caplan serait celle qui se dresse toujours fièrement sur le boulevard Perron, construite sur le lot 16 du rang I du canton de Hamilton en 1927. Selon le livre du Centenaire, la bénédiction de la deuxième église aurait été faite le 31 juillet 1928.

Le premier presbytère
L’ancien presbytère de Caplan, aujourd’hui une demeure privée, est situé au 2, boulevard Perron Est. Il a été agrandi pour en faire des logements. Certains citoyens disent que l’ancien presbytère de Caplan a été déménagé vers la fin des années 1970 au 30, rue des Érables, et qu’il a été transformé en bloc appartement de 3 étages. Toutefois, en observant l’architecture de ce presbytère, il est bien possible de le rattacher au bâtiment voisin de la Salle multifonctionnelle.
Un article du journal L’Événement du 1er octobre 1906 relatant des noces d’argent du révérend J. De Champlain mentionne parmi ses réalisations la construction du presbytère. On peut donc affirmer sans trop se tromper que la construction de ce premier presbytère daterait entre 1899 et 1906.

Une photographie du presbytère dans La Presse, 29 septembre 1906.

Le deuxième presbytère
Le deuxième presbytère aurait été construit à un moment inconnu.

La salle paroissiale
La salle paroissiale de Caplan fut construite après l’incendie de la première salle. Ce bâtiment, construit en 1953, existe toujours.

Les granges du curé!
Elles n’y sont plus, mais des granges se trouvaient jadis près du presbytère. Le curé y mettait sa charrette. Jean-Marc Poirier se souvient par ailleurs d’avoir la tâche de traire une vache!

Ils se souviennent
Plusieurs citoyen.ne.s se souviennent très bien des messes et du temps où l’église était plus importante qu’avant.
Selon Gisèle Dion, la messe a déjà été dite en latin. Les gens portaient des petits gants et des chapeaux. À la suite de la messe, les gens se regroupaient chez quelqu’un pour jouer de la musique. Il y avait aussi parfois des parties de bingo.
Quant à lui, Marcel Caplan se souvient d’avoir été « j’ai été enfant de cœur servir la messe de semaine et des fêtes avec l’abbé Cellard et Mgr Goupil et après la paie de 1,25 $ le vendredi, direction magasin général J -A Gendron ».
Richard Audet se rappelle de l’ange devant la crèche : « Qui se souvient de l’ange devant la crèche? Il baissait la tête quand on lui donnait des sous. À chaque Noël en après-midi, papa nous apportait à l’église pour donner des sous à l’ange. ».
Josette Gélinas nous rappelle : « Vous souvenez-vous du temps où il fallait « louer » les bancs d’église à l’encan ? Nous n’avions pas de banc et mon grand-père nous prêtait des places dans le sien. Parfois un banc devenait libre. Donc, après la messe, le dimanche, Monsieur le curé Rioux (chanoine, plus tard) l’annonçait en chaire. Un jour, il y a eu un banc à « louer ». Donc après la messe, il y avait plusieurs personnes intéressés. Maman avait dit à papa: tu sortiras de l’église quand tu auras le banc. Et on a eu le banc… mais mon père trouvait qu’il avait dû monter le prix assez haut.. Ensuite il racontait: « J’ai payé assez cher que j’ai acheté les confessionnaux avec. Pis ma femme va confesser les hommes et moi je vais confesser les femmes »… Ce qui nous faisait bien rire, ma sœur et moi. ».




























