Les métiers des femmes
Les métiers des Caplinois.e.s
Nous avons vu que les femmes sont présentes comme tenancières de bureaux de poste, de commerces, de restaurants et cantines. Voici d’autres catégories de métiers dans lesquelles elles s’illustrent.

Albertine Loubert à Duluth, aux États-Unis, en 1914. Source : Josette Gélinas.
Les téléphonistes, opératrices, sténographes
Albertine Loubert à Duluth, aux États-Unis, travaille comme opératrice en 1914. Source : Josette Gélinas.
De secrétaire à femme d’affaires : l’exemple de Rita Poirier McGuire
Rita Poirier McGuire a fréquenté l’Académie Notre-Dame et a suivi le cours commercial pour devenir secrétaire, avec une spécialisation en comptabilité. Elle obtient son diplôme en 1965 et est engagée à la Bathurst Paper & Power à New Richmond. Elle devient ensuite commis et adjointe au service des achats.
Comme celle-ci l’écrit, « Bien vite je me suis demandé s’il y avait une différence entre bonne et secrétaire. Il fallait faire les courses et le café. Toutes des petites choses. J’étais déçue. Je suis restée à la Bathurst – qui est devenue ensuite la Consolidated Bathurst, propriété de M. Desmarais – la Consol, comme on l’appelait familièrement, de 1970 jusqu’en 1989, et j’y ai occupé différents postes.
À un moment donné, j’ai tracé mon bilan et défini mes objectifs. La seule façon d’avancer dans les pâtes et papiers, c’était d’aller en comptabilité. J’ai suivi des cours en administration, option sciences comptables. Je prenais mes cours par blocs. Pour avoir un cheminement, il faut se programmer. ».
Rita Poirier McGuire devient ensuite commis en comptabilité, mais non sans une certaine lutte : « J’étais bilingue et j’avais plus de crédits que bien des collègues, des gars en comptabilité. Ils m’ont dit qu’ils cherchaient un homme. Je leur ai répondu que je leur signerais un papier comme quoi, si jamais ça ne fonctionnait pas, je n’aurais aucun recours. C’était très compliqué pour eux. ». Elle deviendra effectivement commis en comptabilité et fera plusieurs secteurs : « J’ai été commis en comptabilité dans tous les secteurs. Ensuite, j’ai été comptable adjoint, aussi dans tous les secteurs. Des fois, j’avais des patrons qui réalisaient que j’étais moins bien traitée, moins favorisée que les hommes sur le plan de la rémunération. Parfois, j’avais des augmentations tous les trois mois et d’autres fois, j’en avais moins, mais ce n’était pas ce qui me dérangeait. Ensuite, j’ai été comptable dans tous les produits : le papier Kraft, les cartons ondulés, les doublures, les boîtes, le papier journal. À un moment donné, on était presque uniquement des femmes comptables dans le service. », note-t-elle dans L’entrepreneuriat féminin au Québec : Dix études de cas
.
En 1976, elle poursuit ses études à McGill et à l’Université de Montréal. Elle voyagera partout au Québec, en Ontario, aux États-Unis et même en Angleterre! Elle deviendra même commis aux ventes, puis changera de compagnie en allant chez Cascades, puis à titre de directrice des ventes chez Etcan international. Elle deviendra ensuite directrice générale chez Cascades, où elle mettra en place des programmes venant en aide aux employé.e.s. Puis… elle acquèrera les usines de Louiseville de Cascades en 2004 en plus de s’investir dans la création d’une des premières coopératives d’habitation au Québec et de faire partie de multiples conseils d’administration.
Les couturières
Dans le recensement de 1891, Angélique Bujold est couturière.
Les commerçantes
Angélique Cyr
Dans le recensement de 1881, Angélique Cyr est une commerçante. Elle y est toujours en 1891.
Bertha Martel
Bertha Martel Cavanagh tiendra pendant de nombreuses années le magasin Martel Cavanagh.
Rochelle Forest
En 1881, Rochelle Forest est commerçante.
Enseignantes ayant gradué au couvent de Carleton
Voici quelques étudiantes de Caplan ayant gradué l’école normale de Carleton (elles n’ont pas nécessairement enseigné à Caplan :
- Jacqueline (Bourdages?)
- Ginette (Bourdages?)
- Agathe Bourdages
- Pauline Gallagher
Des agricultrices
Dans le recensement de 1861, Julie Bernard est dite « Farmeress« . Idem pour Mary Gerar, Mary Gagné et Christiana Montgomery.
Une infirmière
Garde Alice Lévesque a travaillé pour l’unité sanitaire du comté de Gaspé.
Les artistes
L’on doit à Léopoldine Ouellet, nièce du curé Bossé de Caplan, plusieurs ornements dans l’église de Caplan, comme en témoigne cette coupure de presse du Soleil daté du 30 septembre 1899.
Dans le journal La terre de chez nous du 1er septembre 1983, Jeanne-Aimée Minville de Caplan est couronnée gagnante du concours d’artisanat provincial pour la qualité de son tissage (La terre de chez nous, 1er septembre 1983).
Service domestique
Le service domestique est la catégorie de métiers que l’on rencontre le plus souvent pour les femmes de Caplan à la fin du 19e siècle et au 20e siècle.
Femme de ménage (house keeper)
Dans le recensement de 1861, Flora Montgomery est dite « house keeper« .
Bonne d’enfants
Dans le recensement de 1891, Marie Arbour est « bonne d’enfant ».
Ménagères
En 1891, Geneviève Goulette, et Marie Frelette (Ferlatte) sont ménagères.
Servantes
Dans le recensement de 1861, Mary O’Neil, 20 ans, est servante dans la famille Robertson, qui tiennent probablement des moulins à bois. Fanny Burton pratique aussi ce métier, tout comme Ann Nellis.
En 1881, Élisabeth Babin, Josette Dumas, Rose Bourdages aussi, Rose Bujold, Caroline Bujold, Rose Ferlatte, Élisabeth Bourque, Jolie Bujold, Marine Poirier, Erna Frelatte, Rose Brière, sont des servantes.
En 1891, Sofie Labrèque, Anne Bourque, Bérénice Landry, Anastasie Bujold, Esther Poirier, Céleste Bujold, Angèle Arsenault, Angélique Bourque, Fébey Gillis, Constance Huard, Émilie Delorié (Deslauriers?), Marceline Arsenault, Lucille Loubert, Marie Smith, Sarah-Anne Smith, Béatrice Landry, Élisabeth Bourque, Louise Poirier, sont des servantes.
En 1901, Marie-Anne Lepage, xxx Poirier (nom illisible), Angélique Bujold, Marie Poirier, Louise Fournier, Elisabeth xxx, Reine Hubert, Johanette (?) Bujold, Philomène Glazer, Elisabeth Poirier, Marie Arsenault, Marie-xxx Bernard, sont des servantes.

Une photo de l'orgue de l'église dans les années 1970. On l'appelait "l'orgue de Jeanne Ferlatte". Source : Henriot Loubert.
Une organiste
Jeanne Ferlatte aurait été une organiste célèbre à Caplan. Selon Benoît Arsenault, elle serait décédée le 22 octobre 1994 à l’âge de 89 ans. Selon Henriot Loubert, « Quelques fois durant les beaux dimanches d’été après la messe elle jouait la pièce musicale « Danse des ombres heureuses » de Willibald Christoph Gluck ».
Les ramancheuses
Selon certains citoyens sur le groupe de Caplan, Célima Gauthier aurait été une ramancheuse. Elle était la femme de Napoléon Arsenault. Elle aurait été aveugle.
Les sages-femmes
- Diana Bujold, mariée à Guillaume Poirier.
- Albina Arsenault.

Mimi Allard, tisserande. Source : Pauline Gallagher.
Les tisserandes
Dans le recensement de 1861, Catharine Kennedy, de la Nouvelle-Écosse, est dite « weaveress« .
En 1937, on souligne que les arts domestiques sont « encouragés » à Saint-Charles-de-Caplan. 125 à 150 rouets sont en opération dans le village, tout comme 80 métiers à tisser. Aussi, en 1937, 15 familles fabriquent des tapis crochetés! (Inventaire des ressources naturelles et industrielles, 1937)
Les travailleuses de la filature
Une Gaby Bernard aurait travaillé à la filature, selon Solange Gagnon.

Hermina Bujold et une collègue, Jane Thompson. Source : Gilles Querry.
Le travail dans la restauration
Selon Gilles Querry, Hermina Bujold, qui venait du Trou des Antoine, dans le 3e Rang, épouse Laurent Querry vers 1918 alors qu’elle était serveuse dans un restaurant d’hôtel à Campbellton.