Les hôtels, motels et campings

Industries et commerces

Caplan a compté plusieurs établissements hôteliers et campings à travers son histoire.

 

Le motel des Sapins à une date inconnue. Source: Jasmine Gallant.

Les hôtels

 

Le premier hôtel de Caplan est probablement l’hôtel Kerr, ouvert au début du 20e siècle. Par la suite, de nombreux établissements hôteliers ouvrent leurs portes à la population.

Au Petit Bocage/Vent de la Rose

 

L’hôtel-motel Au Petit Bocage semble ouvrir ses portes en 1957; du moins, c’est la première fois que l’on peut voir une publicité (La Tribune, 4 juillet 1957). Le propriétaire est alors Gervais Poirier, et s’y loger pour une nuit coûte uniquement 5 $, repas compris! En 1963, un terrible accident se produit. Un citoyen de New Carlisle, Charles Imhoff, fait une chute de 55 pieds derrière la falaise du Petit Bocage, et en meurt instantanément (Dimanche-matin, 1er septembre 1963). En 1968, une publicité note qu’Au Petit Bocage est un « motel moderne, chauffage individuel avec thermostat, T.V., bain et douche, tapis mur à mur. Salle à dîner, bar-salon » (Le Soleil, 1er juin 1968). Gervais Poirier en est toujours le propriétaire. En juillet 1975, une nouvelle tragédie survient. Deux individus armés d’un fusil à canon tronçonné effectuent un hold up au restaurant du Petit Bocage. Ils prennent le contenu du tiroir-caisse, soit 600 $, après y avoir passé la soirée. Heureusement, ceux-ci se font intercepter par la police (Le Soleil, 15 juillet 1975).

 

Dans une publicité du journal Le Soleil du 9 juin 1979, Au Petit Bocage est nommé comme principal établissement hôtellier pour Caplan.

 

Cet hôtel aurait changé de nom de « Petit Bocage » à « Vent de la Rose » à une date inconnue, mais cette information n’a pas pu être vérifiée.

 

Après sa fermeture, le bâtiment est devenu une résidence pour personnes âgées qui a fermé en 2013. Ensuite, la bâtisse aurait été achetée par un entrepreneur qui voulait en faire des appartements à louer.

 

Toutefois, un incendie accidentel a complètement rasé l’immeuble le 25 mai 2015.

 

Ils se souviennent du Petit Bocage

 

Selon Ginette Lepage : « Au Petit Bocage, il y a eu beaucoup d’orchestres qui venaient de partout, et on allait danser et voir tous les copains et copines. C’était toujours plein de jeunes. On était des grandes familles alors y en avait du monde pour remplir ce grand hôtel. Une trentaine d’années après c’est devenu une résidence pour personnes âgées, alors beaucoup de ces jeunes devenus vieux ont pu y résider et y avoir un motel à temps plein. Ça me fait penser à une dame qui vivait là, elle disait qu’elle était chanceuse, car elle avait la chambre avec un poteau de danseuses, car il y en a eu les dernières années ; ça, c’est après les orchestres. ».

 

Martin Glazer: « Fin années 1970, début 1980, il y avait au rez-de-chaussée un petit restaurant « Chuck Wagon » (poulet frit) et bien sûr la discothèque « Le Petit Bocage ». En haut il y a eu une brasserie dont j’ignore le nom. »

L'Auberge de la Rivière à une date indéterminée. Source : Ebay.

L’Auberge de la Rivière/Chez Jos Garant/Chez Ludger/Bar de la Rivière

 

L’Auberge de la Rivière était tenue par Jos Garant, puis ensuite par un dénommé Ludger Bujold. Elle était ouverte dans les années 1940. Selon Gilles Querry, on l’appelait aussi « l’hôtel à Jos ».

 

Un vidéo de gens s’amusant à l’Auberge de la Rivière est accessible ici.

 

Selon Rhéa Babin, « Cette maison été la possession de mon arrière-grand père André Garand, peut-être l’avait-il construite, je ne sais pas; il était le père de Timothée, Jos et Anna (Alexis Babin). Jos était le bébé gâté de la famille. Tout un numéro! Il a eu 2 filles; il a perdu sa femme, puis marié Maria Lagacé du N.-B. Napoléon est né; il a fait construire un moulin à scie sur le bord de la route 6 vers l’est à la limite de son terrain. C’était trop exigent pour Napoléon, il lui a construit sa « shop » à bière, près de la route en face du garage. ».

 

À un moment indéterminé, il devient le Bar de la Rivière. Selon Gilles Babin, on l’appelait aussi Chez Ludger.

 

Scandale en 1985, alors qu’une somme de 26 000 $ est volée du bar de l’Auberge de la Rivière! (Le Soleil, 21 août 1985). À ce moment, Ludger Bujold était son propriétaire.

 

À quel moment l’Auberge cesse ses activités? Cette information reste inédite pour l’instant.

 

Le bâtiment existe toujours. Il est située au 300, boulevard Perron Ouest, et a été reconverti en blocs d’appartements, selon Yv Lirette.

L'ancien Hôtel Kerr. Source : Jasmine Gallant.

Hôtel Kerr/Hôtel des Sapins/Coucher de Soleil/Parfums de fleurs/Au Soleil Jaune/Auberge Cap Chaleurs

 

Cette maison, construite par David Eubulus Kerr, aurait été d’abord été un hôtel du nom de Hôtel Kerr, qui ouvre ses portes au début du 20e siècle.

 

Ensuite, le lieu pris le nom d’Hôtel des Sapins lors du rachat par Hervé Mercier en 1965 (selon Gaston Dugas) (on l’appelait même parfois « su Hervé »). Selon Richard Robichaud, il y avait une taverne en arrière et en avant, un bar-salon. Fernand Robichaud s’en rappelle: « Dans cet hôtel j’ai assisté au mariage d’une cousine, nous avons eu du plaisir. Nous dansions tellement fort que le plancher menaçait de s’effondre au point que Hervé Mercier a du aller au sous sol installer des poutres d’urgence. ». L’hôtel porte toujours ce nom en 1988 dans une publicité qui décrit l’endroit: « Bar, terrasse, spectacles ». Cette année-là, il est tenu par Lise Chagnon (La Presse, 6 octobre 1988). On en perd sa trace après 1988. C’est la seule publicité que nous avons réussi à retracer.

 

Ensuite, la maison serait passée à un couple qui la rebaptise « Coucher de soleil », mais nous n’avons pas réussi à confirmer cette information.

 

Par la suite, un fleuriste du nom de « Parfums de Fleurs », tenu par Mylène Pelletier et Sylvain Forest, prend place dans les lieux.

 

Ensuite, le bâtiment est devenu le Gîte Soleil jaune; il opère sous ce nom dès (au moins) 2013 et depuis 2021, c’est l’Auberge Cap Chaleurs qui l’opère.

 

Extrait de recensement pour la famille Kerr. Source : recensement de 1861.

Portrait d’entrepreneurs: la famille Kerr

 

La famille Kerr, d’origine écossaise, est retracée dans la région gaspésienne dès 1861, dans le recensement. Sont à New Richmond:

  • David Kerr, marchand et fermier, provenant de l’Écosse. Il a 38 ans.
  • Susan Lauder, 27 ans, probablement sa femme.
  • Leurs enfants: Augustus Kerr (8 ans), Robert W. Kerr (4 ans), David Eubulus Kerr (2 ans).
  • Un autre Kerr d’Écosse, Archibald, 17 ans. Cela pourrait être le fils de David Kerr d’un premier mariage, ou son frère.

Le complexe Ferlatte/Manoir Saint-Charles. Source : inconnue.

Le Manoir Saint-Charles

 

La Manoir Saint-Charles jouit d’une longue histoire un peu complexe. Il faisait jadis partie d’un complexe de bâtiments constitués d’une maison (sur l’image ci-contre, elle est à gauche) d’un magasin général (à droite), qui appartenait à Jim Ferlatte, ainsi que des cabines.

 

Le premier Manoir Saint-Charles (vers 1947)

 

Le complexe (constitué d’un magasin général récent (1923), d’un magasin général plus ancien (avant 1923), une maison et des cabines) avait été acquis en 1947 par la famille Leblanc à la suite du décès de Jim Ferlatte en 1939.

 

En 1948, le Manoir Saint-Charles et ses cabines sont photographiées par BAnQ. Puis, dans La Presse du 16 juillet 1949, on en vente les splendeurs: « Cabines simples ou doubles et donnant sur la magnifique Baie-des-Chaleurs; excellente cuisine française; etc. ».

 

 

Le magasin général devient le Manoir (après 1950)

 

Vers 1950, le complexe est victime d’un incendie. Dans Le Soleil du 20 novembre 1950, on peut lire qu’on réussit à sauver la salle à manger, 10 cabines et quelques hangars, et que l’incendie a fait pour 25 000 $ de dégâts.

 

Suite à l’incendie, le magasin général Ferlatte (1923) se convertit en hôtel et devient le nouveau Manoir Saint-Charles. C’est toujours Paul-Henri Leblanc qui en est le propriétaire.

 

Dans Le Soleil du 3 juillet 1969, on apprend qu’un Torontois du nom de Josef Breitenlohner a ouvert le feu sur un certain Roger Leblanc, de 20 ans, alors qu’il tentait de séparer des hommes qui se disputaient dans la cour du Manoir Saint-Charles. Il est détenu à la prison de New Carlisle.

 

Paul-Henri Leblanc continue à en assurer la gestion jusqu’au moins 1978. Ensuite, on perd sa trace.

 

Après de multiples rénovations et agrandissements, le Manoir devient la Résidence Manoir St-Charles (RPA) (de son premier nom « Villa Monts et Marées »), en 1989. Le Manoir est agrandi en 2004. En 2012, il est acquis par Francis Vadnais et Christine Dubé, qui étaient aussi propriétaires du Lady Maria.

Le magasin de James Ferlatte transformé en Manoir Saint-Charles. Source : Pauline Cyr.

Le complexe de bâtiments du Manoir Saint-Charles. Source: Josette Gélinas.

L'Hôtel Gaspésien à une année inconnue. Source : Josette Gélinas.

Le Café Gaspésien/Hôtel Le Gaspésien

 

Les cabines et chalets ronds du Café Gaspésien ont été construits dans les années 1930 par Arthur Brière et Rose-Anna Arsenault. Selon Josette Gélinas, ils servaient des repas à toutes les heures.

 

Le nom changera pour « Hôtel Gaspésien » à un moment indéterminé, mais en 1942, il s’appelle déjà ainsi.

 

Plus tard, les Brière rajouteront des motels en gardant les chalets; les chalets disparaitront subséquemment, et la maison deviendra le corps principal de l’hôtel. Au début des années 1960, l’hôtel sert aussi de taverne du coin, selon Gérard Lepage. Puis, Guy Brière, le neveu d’Arthur, achète le complexe le 18 avril 1962, selon Kathy Brière. Une publicité paraît cette année-là dans Le Soleil du 8 juin 1974: « 16 motels luxueux avec chauffage central, T.V., téléphone, tapis mur à mur, situé dans le plus beaux parterre de la Gaspésie. Plage sablonneuse privée. Spécialités de la salle à  manger: homard et saumon. Bar-salon. ».

 

Le complexe ferme en 1975 et se fait exproprier en 1976 pour la construction de la route 132. L’hôtel, qui était situé dans la grosse maison blanche, a été démoli en 1976. Son corps principal a été détruit par machinerie. Quant aux motels, deux sections subsisteront toujours après l’expropriation : une section de motel est restée sur place derrière le Toyota, et l’autre section a été déplacée derrière le nouveau restaurant Gaspésien (démoli aujourd’hui), près du Café du Havre. Le Café du Havre a été construit dans la section de motel restante.

 

Selon Josette Gélinas, « Tous ces chalets possédaient un balcon derrière et donnant sur la mer. Dans l’un des premiers à gauche, il y avait un foyer. ». Toujours selon Josette Gélinas, « sur chaque chalet, il y avait une pancarte sur le bas du toit avec le nom (plus la date) des découvreurs et explorateurs de notre pays. Ceci afin de faire connaître notre histoire aux touristes visiteurs… C’était assez spécial et différent. Sur cette pancarte, il y avait Samuel de Champlain, Maisonneuve, Dollard des Ormeaux, Jacques Cartier et d’autres. Pas deux fois le même nom… ».

 

À l’intérieur du petit moulin à vent construit en pierre des champs, selon Josette Gélinas, il faisait chaud, car le bâtiment servait à alimenter les chalets en eau chaude.

 

Une certaine partie de la goélette James William, échouée en octobre 1934 à Caplan, aurait été utilisée comme matériaux de construction pour l’hôtel Gaspésien. Nous traitons de cela dans la partie Les tragédies.

Arthur Brière et Rose-Anna Arsenault en 1919. Source: Josette Gélinas.

Portrait d’Arthur Brière, un hôtelier hors pair!

 

Plusieurs citoyen.ne.s possèdent des témoignages sur Arthur Brière, dont Gérard Lepage :

« Arthur Brière, un leader du Caplan de ma jeunesse. Très impliqué dans sa communauté. Assis dans les premiers bancs en avant dans l’église. Et, quelles belles voitures il possédait. Pour moi, c’était bien important… les belles voitures. Ha, ha! Les voitures et le statut social allaient de pair dans la Gaspésie de mes souvenirs d’enfance. Tout le monde ne possédait pas une, deux, voire trois voitures comme aujourd’hui. Madame Brière est très jolie. Tous les deux sur la photo ressemblent à des stars de cinéma de l’époque. Que de beaux souvenirs ces photos font-elles remonter de ma lointaine jeunesse… »

 

Et Josette Gélinas :

« Oncle Arthur était très en vue et connu dans son village mais aussi dans toute la Gaspésie. Il a déjà été président de l’Association des Hôteliers de la Gaspésie. Les deux hôtels les plus connus et les plus importants de la Gaspésie étaient l’Hôtel Gaspésien (anciennement le Café Gaspésien) à Caplan et le Pic de l’Aurore, à Percé. Et de belles autos, il a possédé. Des Buick très souvent…Tu sais, les autos, c’était bien important pour moi aussi…Et j’en ai conduit de ces voitures… Ce sont de beaux souvenirs… »

Le complexe du Ruisseau-Leblanc à une époque inconnue. Source : Ronald Poirier.

Les chalets du Ruisseau-Leblanc

 

Il y aurait aussi eu des chalets près du Ruisseau-Leblanc. Selon certain.e.s citoyen.ne.s, le curé Miville y aurait tenu son chalet. Selon Marcel Berthelot, « Je me souviens du chalet du curé Miville de St-Siméon qui était situé juste en dessous du pont. En haut de la côte, il y a eu un petit dépanneur, propriété de M & Mme Morissette. En dessous du pont du chemin de fer, il y avait un tout petit chalet où demeurait un monsieur avec une jambe de bois dont j’ai oublié le nom. Le frigidaire était géré par M. Émilien Bujold, notre voisin. ».

Les campings

 

Caplan a aussi eu plusieurs campings.

 

Le Ruisselet

 

Le Camping Le Ruisselet existe au moins depuis les années 1970. La première fois que l’on voit une publicité du Ruisselet, c’est dans l’édition du 9 juin 1979 du journal Le Soleil. Ce camping existe toujours aujourd’hui.

 

Camping chez Ti-Coq

 

La première fois que l’on voit une publicité du camping Chez Ti-Coq, c’est aussi dans l’édition du 9 juin 1979 du journal Le Soleil. Nous perdons sa trace après cette date.

 

Camping au Bord de l’eau

 

Ce camping ouvre à une date indéterminée; il est en fonction aujourd’hui.

Camping Le Ruisselet aujourd'hui. Source : Camping Le Ruisselet.