Les tragédies
Les événements marquants
Pour rendre hommage à ces citoyen.ne.s ayant perdu la vie dans des tragédies, voici quelques événements ayant marqué notre village.
Le naufrage de 1853
Selon l’auteur Michel Goudreau, « Le 16 novembre 1853, le vaisseau à voile Harmony de 256 tonnes venu d’Écosse a fait naufrage à 4 milles à l’est de la rivière Caplan. Parti de Dalhousie avec un chargement de bois et de lattes, le capitaine Joseph McLean fit face à une violente tempête qui projeta le vaisseau sur la côte ».

En 1906, un grand incendie
Dans le journal La Presse du 21 août 1906, on apprend qu’un terrible incendie détruit 75 maisons et met 200 personnes à la rue dans le comté de Bonaventure. Mais contrairement à ce que cette dépêche dit, une nouvelle dépêche dans La Presse du 25 août 1906 signale que le feu en question s’est surtout propagé dans les villages voisins, et que Caplan est toujours debout. Fiou!

Feu d'abattis de colons en 1942. Source : BAnQ.
Le feu de 1909
Dans un article de La Presse daté du 18 juin 1909, on apprend qu’un feu d’abattis parti par un citoyen derrière Caplan a mené à un incendie destructeur. « Des scieries, des maisons, de granges, des camps ont été réduites en cendres et un grand nombre de colons sont ruinés par suite de cette catastrophe épouvantable. Quelqu’un disait en parlant des dommages subis par le comté de Bonaventure: « Le comté perd au moins mille dollars à la minute. ».

En 1926, un terrible accident de drave
En dravant des billots de bois sur la rivière Bonaventure, deux hommes ont eu un accident qui fut fatal pour l’un d’eux, Léopold Babin, de Bonaventure, et presque pour Jean-Baptiste Audet, de Caplan. Heureusement pour ce dernier, il réussit à s’en sauver de justesse. L’événement est relaté dans une coupure de presse de La Patrie datée du 5 juin 1926.

La tempête de 1932
Le 18 août 1932, une tempête violente s’abat sur Caplan. Un extrait: « Le ruisseau qui traverse notre village déborda et inonda les environs. Le pont près de la beurrerie fut emporté. Un autre pont près de la maison de M. Ferlatte a été aussi très endommagé. La beurrerie a été complètement inondée et une grande quantité de beurre endommagée. La ligne du chemin de fer a aussi subi des dommages considérables. Les pertes sont si considérables que l’on peut difficilement les évaluer. ». (La Presse, 18 août 1932)

Une nouvelle tempête en 1944
En 1944, dans le journal Le Soleil du 25 juillet 1944, on apprend qu’une autre tempête a fait rage à Caplan et a causé plusieurs ennuis.

Coupure de presse relatant de la tempête.
La tempête de 1955
En avril 1955, une grande tempête printanière interrompt les activités des citoyen.ne.s de Caplan (Le Soleil, 5 avril 1955).

Coupure de presse relatant des cambriolages.
Des cambriolages en 1962
Dans Le Soleil du 15 mars 1962, on apprend qu’il y a eu des tentatives de vol à la Fraternité Coopérative et au magasin Martel-Cavanagh. Heureusement, peu de biens auraient été volés.

La fameuse goélette James William. Source : inconnue.
Le naufrage de la goélette!
En 1934, une goélette s’échoue en face du Manoir Saint-Charles en raison de forts vents. D’aucuns disent qu’il s’agirait de la barge Four Brothers construite par 4 frères Porlier de Maria. D’autres disent plutôt qu’il s’agit de la goélette James William.
Selon le livre Souvenirs d’autrefois (qui rapporte que le naufrage se serait échouée en 1936, mais c’est plutôt en 1934), la goélette en était à son 9e voyage au quai de Caplan en août 1936 et était la propriété de marchands de Trois-Rivières qui achetaient de la pitoune pour des compagnies. Elle tente de jeter l’ancre, mais les vents forts l’empêchent de tenir le coup et l’ancre part à la dérive jusque devant l’hôtel Le Manoir. Le récit raconte qu’un juif « de Trois-Rivières » serait venu pour prendre possession du fer de la goélette. Vu que l’opération était plutôt complexe, il choisit plutôt d’offrir la goélette à Arthur Brière pour payer sa pension. « Durant l’hiver, Arthur Brière engage Lazare Bujold pour enlever le bois de la carcasse et couper les mâts qu’il traîna sur la glace pour les sortir de là. Il les apporta au moulin à scie de Timothée Garant pour les faire scier, car c’était du beau bois de Colombie. La partie est de l’ancien Hôtel Gaspésien était finie avec ce bois ».
D’après les recherches de Michel Goudreau, la goélette se serait plutôt échouée en octobre 1934, et il s’agirait d’un navire bien spécial, la goélette James William. Selon l’auteur, « Il s’agit de la première goélette construite en fer au Canada. Un article du journal Le Soleil du 9 octobre 1934 nous apprend qu’il s’agit de la goélette James William qui s’était échouée à environ 150 pieds (50 mètres) du rivage en face du Manoir Saint-Charles à Caplan deux jours plus tôt lors d’une tempête alors qu’elle transportait un gros voyage de « bois de pulpe ». »

La coque en fer de la goélette, bien visible en 2020. Source : Jean-Marc Poirier.
Encore visible
L’épave serait restée visible pendant un moment. Selon Josette Gélinas, « Pendant plusieurs années, c’est un morceau de la coque qu’on voyait. J’ai lu qu’en 1962 tout avait disparu avec le départ des glaces ce printemps-là. ». D’autres citoyens affirment qu’on peut encore la voir au fond de l’eau. Gérard Lepage complémente avec le témoignage suivant : « À marée basse, avec mon cousin Jocelyn Arsenault, nous avions été toucher à ce qu’il en restait vers 1956 ou 1957. Ce bâtiment échoué a fait longtemps partie du paysage de Caplan ».
Selon Bertrand Poirier, « L’épave a été visible longtemps, longtemps. Je ne me souviens pas de l’année où elle a disparue mais la proue ou la poupe était visible. Ce n’était pas tellement loin de la côte, un tout petit peu à l’est de chez nous. Je ne sais pas si c’est vrai, mais mon oncle Eugène avait bâti une petite grange et le plancher de grange aurait été fait avec le bois de cette goélette (l’oncle Arthur Brière de Josette était généreux de partager ce bois, quel bon monsieur il était). Toujours est-il que lorsque mon oncle Eugène a débâti sa grange le bois du plancher était encore très sain après beaucoup d’années. Ce bois était traité à la créosote et restait sain très longtemps. ».
En 2020, à marée basse, Jean-Marc Poirier a pris des photographies de l’épave.

La goélette James William. Source : Michel Goudreau.
Des parties de goélettes récupérées
De nombreuses parties de cette goélette auraient été ramassées par les citoyens. Selon Josette Gélinas, « Vous êtes-vous demandé où étaient passé les mâts de ce bateau ? Ils ont été récupérés par oncle Arthur Brière, propriétaire de l’Hôtel Gaspésien, autrefois le Café Gaspésien… Pourquoi me direz-vous ? Comme il était un très bon menuisier, il les a utilisés pour la finition des murs de la cuisine à son Hôtel. Cette anecdote m’a été racontée par ma mère, sœur de tante Rose-Anna. Cette dernière était l’épouse de l’oncle Arthur Brière. ».
Guillaume Brière et Marcel Caplan soulignent que les escaliers du Manoir Saint-Charles auraient peut-être été faits de ce bois « d’un beau brun », mais que cela a surtout le statut de rumeur.
Régis Babin complémente : « J’ai une attache en métal de poulie de bois que j’avais trouvé en bêchant la terre où était l’ancienne grange mon père m’avait dit que ca venait de la goélette. ». Régis Babin aurait aussi une pièce du mât en sa possession.
Richard Audet renchérit : « Je suis convaincu que j’ai l’ancre de cette goélette ici. Je pêchais le homard et un matin une grosse encre était mêlée autour du câble qui retenait une cage à homard. L’ancre était dans les alentours d’où la goélette s’est échouée et assez grosse pour cette goélette. ».
Le grand-père de Chantal Cyr aurait récupéré une longue-vue de ce bateau. Selon Mme Cyr, « C’est mon grand-père Antoine Cyr qui a été la chercher dans le bateau. Selon mon père, cette goélette était en fer et il n’y avait pas de fabrication en fer ici au Canada. Mon père me dit en fouillant dans sa mémoire que la goélette était attachée au quai de Caplan et se serait détachée. ».


